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Carnet de terrain - Niels


Je suis rentré en France à la fin du mois de mars, cela fait donc presque trois mois.

À Grenoble c’était le printemps. Les flancs des montagnes avaient perdu leur manteau neigeux, et déjà l’herbe et les fleurs faisaient leur apparition. Seuls les sommets conservaient quelques tâches de neige. La vue des montagnes verdoyantes après tous ces mois passés en mer, puis au cœur des paysages blanc, bleus et noirs de l’Antarctique était très apaisante. De plus, les odeurs des fleurs, des arbres et de la terre contrastaient fortement avec l’odeur des manchots que nous avions l’habitude de côtoyer en Antarctique ! Le retour, c’est aussi retrouver notre famille et nos amis. Des retrouvailles très émouvantes que j’ai commencé à faire entre Paris et Grenoble (et que je n’ai pas encore terminées). Mais plus généralement, le retour en France, c’est aussi le retour à la vie citadine. Alors c’est vrai que l’expérience du RER B en heure de pointe deux jours après être rentré était assez déstabilisante. Mais plus généralement, depuis que j’ai quitté l’Antarctique, je me surprends à apprécier particulièrement les moments dans la nature, hors de la ville, comme si j’avais besoin de me séparer à nouveau de la civilisation pour me retrouver. Sentiment étrange.

Le départ de la base a été très éprouvant émotionnellement. Nous sommes partis deux semaines après que la guerre a débutée en Ukraine dans une atmosphère douloureuse et très incertaine pour l’équipe ukrainienne. Comme l’a expliqué Margot, les Ukrainiens de la 26ème expédition ont pu quitter l’Antarctique quelques semaines après nous. Avec Margot, nous essayons de rester en contact avec eux. Nous avons appris la semaine dernière que plusieurs d’entre eux étaient partis combattre à l’Est : Bohdan le chef de la station, Yaroslav, Sergei…. Nous suivons attentivement la situation.

À mon retour en France, j’ai passé un mois entre Paris et Grenoble. J’ai pu déposer mes échantillons de l’Antarctique au Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement (LSCE) au sein de l’Université Paris-Saclay qui se chargera de mesurer les isotopes pour que je puisse ensuite les analyser. Je suis également intervenu dans des écoles des Arcs et de Bourg Saint Maurice dans le cadre du projet pédagogique. Je devais aussi m’occuper de ma candidature de thèse que j’ai obtenue il y a deux semaines : je commencerai donc à la rentrée une thèse de 3 ans au LSCE sur le climat Antarctique. Enfin, j'ai préparé mon stage d’analyse des résultats qui commençait début mai au Portugal, au Centre de l’Environnement et des Etudes Marines (CESAM) de l’Université d’Aveiro sous l’encadrement d’Irina Gorodetskaya.

Depuis maintenant deux mois, je vis à Aveiro, au sud de Porto au Portugal. À peine un mois après mon retour d’une expédition de six mois, repartir pour un nouveau pays a été assez éprouvant, d’autant plus que je n’ai pas encore pris de vacances, mais la vie au Portugal est agréable. Le stage se passe bien, et il est très intense. Je n’ai pas encore commencé l’analyse isotopique des échantillons que j’ai ramenés à proprement parler, car je dois faire un gros travail préalable de compréhension des phénomènes météorologiques de l’été austral 2022. J’attaquerai l’analyse des échantillons d’ici quelques semaines. Le stage se poursuit jusqu’à fin juillet, ensuite je prendrai quelques semaines de vacances avant de rentrer en thèse.


Niels


Pour mieux comprendre le protocole de Niels et voir des photos inédites, c'est par ici : https://www.j2d.org/ressources-peda.


A bientôt !


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