Ce journal est un peu particulier car cette semaine, l'équipe va se séparer en deux. Niels et Margot vont débarquer sur une base ukrainienne pour leurs études, tandis que les autres vont rester à bord de La Louise. On vous laisse découvrir notre récit.
Lundi 3 janvier
Nous nous réveillons à 8h, le temps est calme et ensoleillé. Après un bref petit déjeuner, Clément part en annexe en compagnie de Dédé et Margot pour réaliser ses prélèvements au large de la colonie de manchots. Vers 10h30, l’annexe est de retour, et le bateau se prépare à partir. L’objectif de la journée est d’atteindre une colonie au sud-ouest du détroit de Gerlache : la colonie de Dorian Bay. Pour cela, nous traversons le Gerlache d’ouest en est, puis entrons dans le chenal de Neumayer. Large de quelques kilomètres, il s’étend sur une vingtaine de kilomètres. Les bordures du chenal sont recouvertes d’un épais front glaciaire continu installé au pied de hautes montagnes de roches noires. La verticalité des parois est impressionnante, d’autant plus qu’elles sont recouvertes de glaces et de séracs. Aucune plage n’est visible à des kilomètres. Aucun débarquement n’est possible à cause de ces immenses barrières de glaces. Nous entendons de temps en temps un grondement tel un coup de tonnerre, et remarquons alors la fin d’une chute de séracs dans la mer. Nous apercevons à nouveau quelques léopards de mer dormant sur des icebergs. A l’extrémité du chenal, nous croisons un iceberg d’une dizaine de mètre de haut assez étrange : il est complètement zébré de sillons verticaux bleus et noirs.
Vers 15h, nous jetons l’ancre dans la baie de Dorian, au pied d’un épais front glaciaire d’une trentaine de mètres de haut. A quelques centaines de mètres de là, nous apercevons la colonie de manchots.
Nous remarquons la présence de deux petits cabanons. Nous apprenons qu’il s’agit d’un refuge argentin, et d’un cabanon historique britannique. Les nuages se lèvent, le soleil inonde alors le pont. Nous apercevons au loin d’immenses montagnes enneigées, qui scintillent sous les rayons du soleil : la vue est à couper le souffle. Nous allons prendre une tasse de café dehors, au soleil la température est confortable, autour de 5°C. Sur le pont Clément, aidé par Margot, commence alors les filtrations et conditionnements des échantillons récupérés le matin même à bord de l’annexe. Baptiste quant à lui réalise ses filtrations dans son laboratoire. Il termine son protocole vers 23h.
Mardi 4 janvier
Aujourd’hui, nous partons sur le terrain ; le réveil sonne à 7h30 pour un petit déjeuner à 8h. Nous finissons de préparer les sacs, à 9h nous sommes prêts. Lana souhaite utiliser le drone MATRICE 300 pour son terrain. Le drone étant assez lourd, nous devons revoir notre organisation car nous avons un peu de marche avant d’installer le camp de base. Nous partons en annexe avec Dédé qui nous dépose sur des rochers au pied d’une grosse lèvre neigeuse. Nous attaquons la montée dans la neige en utilisant une ancienne trace laissée probablement par un groupe de touristes. Une quinzaine de minutes plus tard, nous arrivons sur une surface plane qui permet à Lana d’avoir une bonne visibilité sur l’ensemble de la colonie, et décidons de monter le camp de base ici. A une trentaine de mètres de nous, nous remarquons des petits drapeaux rouges déposés pour baliser un sentier de randonnée pour le navire de croisière présent aujourd’hui dans la baie. Pendant toute la matinée, des groupes de touristes font des aller-retours sur ce sentier. Les annexes du paquebot n’arrêtent pas de déposer et récupérer les touristes. En quelques heures, 200 personnes sont venues fouler ce petit sentier.
Pour mettre en œuvre le protocole de Lana, Baptiste et Niels partent installer les cibles nécessaires aux relevés GPS qui permettent la cartographie de la zone étudiée. Pour limiter leur impact sur le terrain, ils essaient de marcher dans les mêmes traces. Les autres cibles sont déposées par Margot et Lana. Une fois cette étape terminée, Lana attaque son vol. Pour l’aider, Margot réalise une étude d’impact du drone sur les manchots. Elle filme un groupe de manchot avant le décollage, pendant le décollage et pendant le survol pour regarder si ces derniers affichent des signes de stress. Au bout d’une quinzaine de minutes, Lana doit interrompre son vol car les batteries se sont déchargées plus vite que prévu. Elle relance alors un second vol pour compléter l’étude. Malheureusement, lors de ce deuxième vol, l’acquisition photo ne fonctionne pas. Lana décide alors de lancer un troisième vol et de parcourir à nouveau l’intégralité de son plan de vol. Le troisième vol est un succès. Vers 13h30, les derniers touristes retournent sur leur navire, nous sommes à nouveau seuls au milieu des manchots. Baptiste et Niels partent faire le relevé GPS des cibles. Ils mettent deux bonnes heures pour boucler l’ensemble de la zone.
Pendant ce temps, Olivier réalise des prélèvements de sédiments sur la plage en compagnie de Margot, qui étudie attentivement son processus de collecte. Vers 16h, nous nous retrouvons à proximité de la plage. Nous prenons une heure pour réaliser des interviews vidéos sur la journée de terrain, mais également sur la phase d’analyses en laboratoire qui approche. Vers 17h30, Dédé vient nous chercher en annexe.
Mercredi 5 janvier
Aujourd’hui nous partons en direction de Port Charcot. Le voilier lève l’ancre à 8h30. Le ciel est gris, il n’y a pas un brin de vent. Nous débutons la journée en naviguant dans un chenal formé des Îles de Wiencke et de Doumer. Nous passons devant la base chilienne Yelcho. Au bout de deux heures, nous quittons l’abri des îles pour contempler sur notre droite le grand large. Nous sentons une légère houle même si la mer est encore calme. Face à nous, nous remarquons que la densité d’icebergs semble augmenter. Peu de temps après, nous ralentissons car nous sommes contraints de slalomer entre les glaces. David, le guide de haute montagne qui nous accompagne, monte dans le nid-de-pie pour aider Dédé, qui est à la barre, à trouver la bonne voie dans les glaces. Les icebergs sont de toutes les tailles, des petits glaçons de quelques dizaines de cm à de grands icebergs tabulaires d’une vingtaine de mètres de hauteur et d’une centaine de mètres de long. Nous avançons très doucement pour éviter de heurter les blocs de glace. Au loin, nous apercevons les montagnes de l’île du Renard : elles forment de grandes aiguilles noires, dont les pieds sont recouverts par les glaciers, et la tête par une couronne de neige soufflée. Leurs parois sont des falaises de plus 700 mètres à pic, vertigineuses. Finalement, nous sortons de cette zone prise dans les glaces, et retrouvons l’eau libre.
Nous arrivons au large de l’île Argentine, sur laquelle se trouve Port Charcot (qui n’a de port que le nom, pas de ponton ou de construction en vue!).
Nous distinguons la colonie de manchots, elle est au pied et sur les flancs d’une impressionnante montagne qui culmine à 775 mètres d’altitude. L'arête sommitale est recouverte d’une épaisse lèvre neigeuse, formant une corniche surplombant une falaise qui tombe dans la mer. Lana n’est pas sereine car le survol de drone qu’elle effectuera le lendemain s’annonce compliqué. Vers 14h, notre mouillage à port Charcot est terminé ; il a fallu amarrer solidement le bateau pour éviter qu’il se déplace en cas de coup de vent ou de rencontre avec un glaçon. Nous déjeunons en vitesse en mangeant une salade de choux accompagnée d’une part de cake, le tout préparé par Thierry. A peine terminé, Clément et Niels partent prélever pendant une heure sur l’annexe pour les protocoles de biogéochimie. Une fois rentrés sur la Louise, ils s’installent sur le pont pour conditionner les échantillons pendant 1h30. Ils réalisent une succession de filtrations pour conditionner 9 points d’échantillonnage. Pendant ce temps, Baptiste réalise son protocole de microbiologie dans le laboratoire. Il termine à 20h au bout de 3h30 de travail. En parallèle, Olivier travaille également sur ses prélèvements de la veille en réalisant une succession de sédimentations. A 20h nous dînons tous ensemble. A 21h, Clément enfile sa tenue propre en métaux-traces et entre dans sa salle blanche pour 2h de manipulations. Une dernière information vient conclure la journée : c’est désormais confirmé, Margot et Niels débarqueront à Vernadsky vendredi en milieu de journée!
Jeudi 6 janvier
Réveil à 7h30, nous partons tous les six sur le terrain. C’est la dernière fois que nous descendons tous ensemble à terre. A 9h, nous montons dans l’annexe. En deux aller-retours et moins de 20 minutes, nous sommes tous débarqués. Nous montons un talus de neige puis nous nous retrouvons sur un plateau enneigé, où nous décidons d’installer le camp de base. En face de nous, de l’autre côté du talus, le paysage est somptueux : des dizaines d’icebergs flottent immobiles sur une mer grise, au pied d’un énorme glacier.
Nous ne perdons pas de temps, nous essayons aujourd’hui de mettre en place l’ensemble des protocoles le plus efficacement possible pour nous entraîner. En effet d’ici quelques jours, nous rencontrerons des colonies à côté desquelles le voilier ne pourra pas rester au mouillage car elles sont particulièrement exposées au vent ; nous devrons donc être très efficaces sur le terrain car le bateau ne restera pas plus de quelques heures à l’arrêt. David et Olivier partent faire la trace dans la neige sur la partie haute de la colonie. Baptiste et Niels déposent les cibles. Pendant ce temps, Margot et Clément aident Lana à préparer son drone. Une fois toutes les cibles déposées, Lana lance le vol de son drone sur la partie haute de la colonie.
La préparation de cette première zone aura duré moins d’une heure. En parallèle, Baptiste et Olivier partent déposer les cibles pour la partie basse de la colonie. En début d’après-midi, Baptiste, Niels et Olivier montent admirer le cairn au sommet de la butte. Il a été construit par Charcot lors d’une de ses expéditions en Antarctique. Baptiste et Niels immortalisent ce moment avec des vidéos. Vers 14h, il commence à neiger. Nous nous dépêchons de terminer nos travaux et de nous regrouper au camp de base. 1h30 plus tard, nous avons terminé et rentrons sur le bateau. Vers 20h, nous prenons un apéro tous les six, c’est le dernier que nous pourrons prendre ensemble avant au moins deux ou trois mois. Exceptionnellement, nous dînons tous les six, en écoutant un peu de musique.
Vendredi 7 janvier
A 5h du matin, nous entendons la chaîne de l’ancre qui est en train d’être remontée. Les marins sont déjà sur le pont. Durant la nuit, de nombreux icebergs se sont accumulés autour du bateau, et menacent de nous bloquer dans la baie. La manœuvre pour se soustraire aux glaces dure une heure. Une fois terminée, nous nous réinstallons au mouillage pour finir la nuit. Ce faisant, nous nous levons plus tard que d’habitude : entre 9h et 10h. Nous partons pour la base Vernadsky. Niels et Margot préparent leurs sacs. Plus nous nous rapprochons des coordonnées de la base, plus la concentration en glace de mer augmente. Nous avançons au ralenti. Nous devons pousser, casser, et éviter de grandes plaques de glace. C’est à se demander si nous allons arriver à atteindre la base.
Vers 14h, nous arrivons au large de l’île Galindez.
Nous apercevons les antennes de la base, puis nous arrivons devant les bâtiments : certains sont vert pâle, d’autres sont gris et ou bleu. Un drapeau ukrainien flotte devant l’entrée de la base.
A la VHF (la radio), la station nous annonce qu’ils nous attendent à 19h30. A 19h, nous nous apprêtons à embarquer dans l’annexe pour descendre à terre. Nous nous disons au revoir, car Margot et Niels vont quitter le bateau pour continuer leurs études sur la base. Après 3 mois à vivre ensemble sur le voilier, la séparation du groupe n’est pas facile.
À partir de maintenant, deux journaux de bord seront rédigés séparément pour que vous ayez tous les détails, de la vie sur la base ainsi que de la vie à bord de La Louise, qui continue son chemin.
Margot et Niels
Nous embarquons à bord de l’annexe le cœur serré. Sur le ponton de la base, nous sommes accueillis par Bogdyn, le commandant de la base, et Andrii, le médecin. Après quelques questions administratives d’ordre sanitaire, nous entrons dans la station. Vadym et Oksana, qui sont biologistes, nous accueillent chaleureusement et nous font visiter la station. Ils nous montrent notre chambre, puis nous présentent les différents laboratoires de biologie, de géophysique, de météorologie, la salle de sport et les pièces de vie commune. La base comporte également une chapelle et même un petit sauna !
L’équipe de la base est composée de 12 hivernants, de 5 ingénieurs-techniciens présents pour la saison d’été, et désormais de nous deux. Margot et Oksana sont les seules femmes de la base, et nous sommes les deux plus jeunes de la station.Nous dînons ensuite et goûtons au Bortsch, la soupe traditionnelle ukrainien à base de pomme de terre, de betterave, de chou et de carotte. C’est excellent.
Ensuite nous sommes invités dans un des lieux les plus emblématiques de la station : le bar Faraday.Construit lorsque la station était britannique, il est officiellement répertorié comme le bar le plus au sud du monde. Pour célébrer le Noël Orthodoxe, nous sommes invités à partager une bouteille de vin rouge avec eux. Nous allons nous coucher enchantés par cet accueil si chaleureux.
Samedi 8 janvier
Margot et Niels
Après un petit déjeuner dans la salle commune, nous allons voir le départ du voilier, qui repart en direction du nord de la péninsule. Nous disons une dernière fois au revoir à l’équipe sur le voilier par de grands signes.
Nous avons ensuite rendez-vous au cabinet médical pour un entretien détaillé avec le médecin de la station. L’après-midi, Niels est sollicité par l’équipe d’ingénieurs de la station pour aller travailler sur le tank à diesel de la station. Après avoir enfilé un bleu de travail, Niels est accompagné par Sergiy pour aller décaper l’ancienne couche de peinture du sommet de la cuve, pour qu’elle puisse être remplacée par une couche plus isolante. Ce genre de travaux est généralement réalisé en été par une équipe saisonnière, qui débarque à Vernadsky en complément de l’équipe d’hivernants qui passe quant à elle 12 mois complets sur la base. En fin de journée, il se met à neiger. Le dîner est servi à 19h dans la salle commune. Ensuite, nous nous retrouvons tous ensemble au bar ; c’est la tradition chaque samedi soir, pour un moment de convivialité. Yaroslav, qui est responsable du système informatique la journée, et barman le samedi soir, est allé chercher un morceau d’iceberg pour en faire des glaçons. Nous goûtons leur vodka artisanale (fabriquée à Vernadsky même), dans laquelle ils font macérer des piments, c’était mémorable !
La Louise
Il est temps pour nous de quitter la base Vernadsky et de commencer à remonter tout doucement vers le nord ! Nous disons une dernière fois au revoir à Niels et Margot, qui étaient venus sur la berge assister à notre départ. Bien sûr notre saison en Antarctique n'est pas terminée, il reste du temps pour effectuer d'autres sorties sur le terrain pendant le trajet retour. Cela nous permet d’étudier les colonies de manchots que nous n'avons pas vues pendant l'aller, comme celle d'aujourd'hui qui se trouve sur Yalour Island. C'est un petit îlot de quelques hectares qui est assez plat, ce qui est à première vue un terrain facile à étudier. Mais avant, il faut pouvoir débarquer ! La côte est rocailleuse, les vagues déferlent sur les roches, et la mer elle-même est remplie de glaces. Nous mettons donc un certain temps avant de trouver un endroit où le débarquement peut se faire de manière sécurisée. Mais une fois que cette étape délicate est franchie, les activités de terrain se déroulent sans accroc : Lana parvient à faire voler son drone et Olivier prélève des échantillons de neige. Cette colonie est particulièrement intéressante car elle n'abrite quasiment que des manchots Adélie. En effet, toutes les autres colonies sur lesquelles nous sommes descendus abritent en majorité des manchots papous, avec parfois quelques petits groupes de manchots à jugulaire et de manchots Adélie (en minorité par rapport aux manchots papous). Cette colonie semble faire exception à la règle, et on ne sait pas très bien pourquoi. Peut-être que les observations de Lana pourront apporter des éléments de réponse !
Une fois les activités de terrain accomplies, nous remontons à bord du bateau pour aller s'installer au mouillage du terrain suivant, Petermann Island, où nous arrivons en début de soirée.
Dimanche 9 janvier
Margot et Niels
Dimanche est un jour de repos à Vernadsky. Nous profitons de la matinée pour finir de ranger nos affaires. En début d’après-midi, nous partons en compagnie de Vadym pour un tour à pied de l’île Galindez, qui fait 8000 mètres carrés. Nous nous équipons de raquettes pour être plus mobiles dans la neige épaisse. Vadym nous présente les anciens bâtiments qui datent de l’époque britannique et les différentes installations scientifiques (module géomagnétique, station d’observation des manchots…).
Nous grimpons sur le sommet de l’île qui culmine à 44 mètres au-dessus du niveau de la mer. Malheureusement, le brouillard est épais et nous n’avons pas de visibilité des alentours. Vadym nous montre les zones glaciaires de l’île dont il faut se méfier. Au bout de 2h30, nous rentrons à la station, il neige à gros flocons. N’ayant pas encore de bureau, nous allons nous installer dans les confortables fauteuils du bar pour travailler. Nous apercevons par les fenêtres de la station le vieux gréement « Europa », dont une photo est affichée dans le bar. Ce lieu de la base est décoré d’un grand nombre de photographies, drapeaux et plaques commémoratives des différents bateaux qui se sont arrêtés à Vernadsky. Le dîner est servi à 19h tapantes sur la base. C’est un moment important de la journée car il rassemble l’ensemble de l’équipe de la base à table. Bogdyn le commandant de la base en profite également pour donner des informations importantes. Ce soir-là nous écoutons de la musique traditionnelle ukrainienne, une très belle découverte pour nos oreilles !
La Louise
Nous avons donc passé la nuit au mouillage de l'île de Petermann Island, au même endroit où le commandant Charcot avait hiverné au début du 20e siècle avec le célèbre navire d'exploration scientifique, le Pourquoi Pas ?. Au réveil, deux choses ont changé : il pleut, et les glaces qui recouvraient la mer sont parties. Donc les activités de drone ne peuvent pas avoir lieu aujourd'hui, en revanche, l'absence de glace offre une excellente occasion pour faire des prélèvements d'eau de mer avec l'annexe. Clément et Baptiste embarquent donc à bord de l'annexe et se rendent aux 9 différents points de prélèvement. Tout se passe comme prévu, à l'exception de la visite impromptue d'une baleine à moins de 10m de l'annexe ! A leur retour, il y a beaucoup à faire dans le laboratoire et sur le pont pour traiter toute cette eau de mer : entre les tubes, les filtres, les bidons… il y a au total 105 articles à remplir soigneusement, à étiqueter et à ranger. Durant ce travail nous apercevons un magnifique trois-mâts, l'Europa qui passe devant l'île sans s'arrêter. Voir ce vieux gréement passer entre les glaces nous fait penser aux explorations d'une autre époque...
Du côté des activités habituelles, il n'y aura pas de descente à terre aujourd'hui car la pluie s'est transformée en neige qui continue de tomber à gros flocons, ce qui empêche le survol de drone. On verra demain ! Dans la soirée, un navire de croisière National Geographic vient mouiller à côté de nous. Ils débarquent pour quelques heures avec plusieurs zodiacs en passant sous nos amarres qui sont pour l’occasion retendues par l’équipage. On reçoit en présent de courtoisie une bouteille de gin (après une bouteille de champagne offerte par le commandant du Boréal, un navire du Ponant rencontré à Port Charcot). Nous ne sommes clairement pas seuls en péninsule malgré une saison toujours affectée par la covid-19. Les traces laissées par les touristes nous feront certainement gagner du temps pour le déploiement du terrain demain et Olive percevra peut-être leur passage dans les prélèvements de neige qu’il fera.
Même à des milliers de kilomètres de la France, on pense à vous !
[Devinette de la semaine]
Que peut donc bien représenter cette photo ?
Réponse à la devinette de la semaine passée:
Il s'agissait de sons émis par un léopard de mer dormant sur son iceberg (enregistrés par notre ingé son pépite : Olive!)
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