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Journal de bord semaine 2 - Du lundi 11 au dimanche 17 octobre

Dernière mise à jour : 26 oct. 2021


Lundi 11 octobre - Passage du détroit de Gibraltar vers l’Atlantique


Aujourd’hui, c’est notre sixième jour de navigation. Nous avons pris des quarts toute la nuit pour aider les marins. Le but est de s'assurer que le bateau garde le cap et qu’il n’y a pas d’obstacles sur la trajectoire du bateau qui pourraient l’endommager. Le vent souffle à 40 nœuds : la Louise file vite sur l’eau. Cela nous permet de constater que nous sommes tous officiellement amarinés ! Plus aucune trace de mal de mer même avec du roulis (le roulis, c’est le mouvement d'oscillation d'un bateau quand il y a de la houle, des vaguelettes). Sur notre chemin, nous avons croisé d'énormes cargos et des pétroliers qui transitent par le détroit de Gibraltar, c’était impressionnant ! Nous rentrons enfin en Atlantique après avoir fait le plein de carburant.



Mardi 12 octobre - Au large du Maroc, nord


C’est le retour des dauphins ! Plusieurs dauphins nous ont accompagnés tout au long de la journée. C’est la deuxième fois que nous en croisons mais nous sommes toujours aussi contents de tracer notre route avec ces compagnons de voyage un peu particuliers.


Nous finissons aussi l'aménagement des laboratoires. Cependant, nous ne pouvons pas prélever d'eau car nous sommes dans la ZEE (zone économique exclusive) marocaine et que nous n'avons pas les autorisations nécessaires pour effectuer des prélèvements. Cela veut dire que le Maroc (comme c’est le cas pour les autres pays) est le seul autorisé à utiliser les ressources naturelles, l’eau ou encore le sable de cette partie de l’océan.

Le reste de la journée, nous travaillons sur nos bibliographies respectives (c'est-à-dire que nous lisons des articles ou des revues scientifiques qui permettent d'élargir nos connaissances scientifiques sur nos projets).


Pendant nos quarts de nuit, nous observons des planctons bioluminescents qui colorent en bleu la surface de l'eau de mer quand la Louise lève des vagues. Ce sont de minuscules êtres vivants qui dégagent de la lumière bleue quand l’eau est agitée, par exemple par le bateau. C'est un décor magnifique.



Mercredi 13 octobre - au large du Maroc, sud


Nous avons le droit à une nouvelle surprise aujourd’hui : des tortues de mer nagent à proximité du bateau. Ces tortues se nourrissent principalement de méduses et souffrent beaucoup de la pollution aux plastiques de grande taille, comme les sacs plastiques, qu'elles mangent en les confondant avec des méduses. Nous ne pouvons toujours pas effectuer de prélèvements. A la place, nous organisons nos semaines. Notre groupe de 6 sera divisé en binômes : Margot avec Niels, Clément avec Baptiste, et Olivier avec Lana. Chaque semaine les tâches sont réparties entre les 3 binômes : un binôme fait le ménage, un autre s’occupe de rédiger le journal de bord partagé, et un dernier réalise des petits reportages vidéos qui serviront pour le film sur l’expédition. En plus de cette organisation, nous instaurons des petits rituels pour rythmer nos journées. Tous les deux jours vers 18h, nous nous retrouvons sur le pont pour faire du sport, nous défouler et garder la forme, et nous y restons pour regarder le coucher du soleil. C’est aussi le moment de partager nos ressentis de la journée et de faire un bilan de nos activités du jour.



Jeudi 14 octobre - à l'approche des Îles Canaries


En observant la mer ce matin, nous avons vu passer une belle daurade coryphène de grande taille. Mais Dédé, le marin qui a emmené une canne à pêche, est malheureux car tous les poissons qui mordent à sa ligne de pêche sont trop gros pour être remontés à bord : ils cassent et emportent avec eux les leurres (petits filaments colorés qu'on accroche au bout d'une ligne pour cacher l'hameçon et attirer les poissons).

Clément continue l’installation de son laboratoire en fixant un sas d'entrée pour sa zone de travail. Le sas ressemble à une grande bâche en plastique. Cela lui permet de limiter les entrées d'air à l'intérieur du laboratoire et donc d’éviter les possibles contaminations de ses échantillons. Baptiste prépare lui aussi le matériel pour ses expériences :



Les autres restent sur le pont pour observer un magnifique spectacle naturel : des dauphins viennent nous rendre visite et font des aller retour sous l'étrave, la pièce au bout du bateau !


Vendredi 15 octobre - Les îles Canaries


C’est une grande journée qui s’annonce. Le but est de tester les protocoles scientifiques et d’en voir les limites en conditions réelles. Nous allumons la hotte et utilisons la bouteille Go-flo pour nos premiers prélèvements test. La Go-Flo, c’est une bouteille cylindrique qui va servir à récupérer l’eau entre 5 et 10 m de profondeur. On la lâche fermée pour ne pas contaminer l’intérieur. Ensuite elle peut s’ouvrir en profondeur et on peut la fermer à distance une fois qu'elle est remplie.

Grâce à ces tests, nous constatons des problèmes de consommation électrique. En effet, Baptiste a besoin d’un surgélateur à -80°C pour conserver des échantillons d'ARN des microorganismes présents dans l'eau de mer. En plus de la consommation du surgélateur, il faut rajouter la hotte de Clément (qui sert à nettoyer l'air de son laboratoire). Ces deux appareils nécessitent beaucoup d’énergie électrique. Pour l'instant, nous devons remonter la température du surgélateur à -65°C afin d’économiser de l’électricité. La consommation électrique sur le bateau est un problème majeur. L'électricité est précieuse : elle est produite grâce à l'énergie solaire transformée en énergie électrique par de nombreux panneaux solaires disposés sur La Louise, et aussi grâce à une hydrolienne. L’hydrolienne est une hélice qui tourne grâce au passage de l’eau: lorsqu'on navigue à la voile, l’hélice du moteur est entraînée par l’eau et tourne, ce qui permet de produire de l’électricité. Enfin, nous disposons aussi d’un générateur qui utilise du carburant pour créer de l'électricité. Ce générateur fonctionne en règle générale 2 à 3 heures par jour pour recharger complètement les batteries et tenir la nuit durant. Or si l’on consomme trop, cela implique d'allumer la génératrice plus longtemps, et on utilise donc plus de carburant.


Olivier a aussi commencé à utiliser son matériel. Sur la photo, on voit un des tamis qui sert à filtrer l’eau et à retenir les particules. Une partie de la matière que l’on retient sont des particules de plastique mais il y a aussi des êtres vivants et d'autres débris. Olivier analysera au retour ce qu’il a dans le contenu de son tamis.



Samedi 16 octobre- Au sud des Canaries


Samedi c'est un des deux jours de douche de la semaine. Trois personnes peuvent se laver le matin après le petit déjeuner, et trois autres le soir au moment du dîner. On se lave après le repas car cela permet d'avoir de l'eau chaude : on en produit déjà pour la cuisine et la vaisselle. Afin d'économiser l'eau, les douches font 14 litres par personne (et pas un de plus !). Certains en profitent pour improviser une lessive en lavant sous la douche certains de leurs vêtements. Ils sèchent ensuite au grand air sur le pont, retenus par des pinces à linge.


Nous continuons nos essais pour optimiser nos dépenses énergétiques. Clément a comblé toutes les fuites d'air qu'il avait identifiées dans son laboratoire : ainsi quand la hotte (un appareil qui aspire et filtre l’air pour en retirer tous les éléments, êtres vivants et poussières) fonctionne, elle nettoie uniquement l’air dans son laboratoire puisque tout est fermé : cela empêche les nouvelles entrées d'air et les contaminations extérieures. Nous continuons aussi nos recherches bibliographiques. Certains profitent du temps libre pour apprendre des langues étrangères (l'espagnol pour Margot, l'allemand pour Clément), d'autres pour lire sur le pont.



Dimanche 17 octobre - Toujours au sud des Canaries


Nous réalisons le premier point complet sur les différents projets scientifiques : chacun a ses instruments à utiliser et son protocole scientifique. On vous les montrera lors d’un journal dédié aux protocoles.


Pour l’heure, comme tous les dimanche midi, c'est l’heure de l’apéro sur le pont ! L'ambiance est détendue et on en profite pour faire un petit bilan sur les protocoles testés dans la matinée.

Le dimanche, c'est aussi le jour du grand ménage. Une fois par semaine, un binôme passe l'aspirateur dans le carré et les bannettes, nettoie la salle de bain ainsi que les toilettes, en plus du ménage quotidien.



 

[Devinette de la semaine]


Ecoutez ce son…


Mais qu’est ce que ça peut bien être? On vous donne la réponse la semaine prochaine !



[Réponse à la devinette de la semaine dernière]


Il s’agissait de la pompe à main qui permet de vider la cuvette des toilettes dans la cuve des eaux noires (les eaux les plus sales que le bateau puisse produire et qu’on ne peut pas rejeter n’importe où). C’est plus économe en eau et en énergie qu’une chasse d’eau classique et ça évite de remplir la cuve des eaux noires trop rapidement. Une fois terminé, on ferme la cuvette hermétiquement, on pompe, ça aspire le tout comme dans les avions et la cuvette mise sous vide fait remonter de l’eau de mer directement à l’intérieur : c’est prêt pour le suivant !





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